Il y a 1 an Par Yanick Lukeka 213

Tribune de Mathias Makolovera, Politologue, expert en Relations internationales.

L'hypothèse de la tenue des élections le 20 Décembre 2023  en République Démocratique du Congo devient de plus en  plus septique. Les indicateurs des différentes analyses prouvent que la Commission Électorale Nationale Indépendante CENI joue au dindon de la farce alors que les moyens opérationnels lui semble être limités pour répondre à l'attente des congolais qui subissent depuis plus de 10 jours une campagne électorale aux enjeux médiatiques séduisants.

Les premiers indicateurs seraient les indiscrétions sur le non financement complet du processus électoral par le gouvernement congolais qui serait exigé de débourser une somme d'environ 460 Millions de Dollars afin de faire acheminer par flotte aérienne les kits électoraux (Dispositifs électroniques de vote)du pays de production vers la RDC.
L'on se pose des questions pour savoir si les quelques cargaisons montrées sur les réseaux sociaux à titre de publicité par la CENI à Kindu, Goma et ailleurs n'était-il pas une politique de masquer l'opinion sur le caractère incontournable de la tenue de ces consultations tant attendues.
Pendant ce temps, la campagne électorale s'annonce très tendue entre les candidats Présidents numéro 20 et numéro 3 qui dominent la scène politique actuelle , un combat médiatique et populiste sans désemparé qui offre tout sauf les plans d'action réalistes des candidats, bref une campagne aux polémiques électriques sur les réseaux sociaux.
Malgré tout, le non financement des Partis politiques de deux camps ayant aligné leurs candidats aux législatives nationales et provinciales frisent un autre indicateur du jeu politique qui n'est connu que par les acteurs principaux qui le jouent.
A moins de  vingt  jours des élections, les théories continuent à prendre le dessus  pratique, pas des machines à voter compatible au scrutin prévu commandées à l'étranger et l'immensité du territoire national pour le déploiement des matériels dans toutes les circonscriptions électorales du pays laissent à désirer.
Jusqu'à présent, les capacités logistiques de la CENI pour atteindre toutes les circonscriptions électorales ne sont toujours pas connues. Le pays accuse un sérieux problème du point de vue de la flotte aérienne, les réseaux routiers presqu' inexistants, la faisabilité d'y parvenir dans les quelques jours restants restent utopiques et impensables  sauf par magie.
Au vu de ces quelques indicateurs, la possibilité du report des élections générales de Décembre 2023 , galope à une proportion prépondérante et cela devra interpeler tous les candidats à préserver non seulement leurs moyens mais également leurs relations humaines menacées de rupture suite aux sentiments politiques excessifs et diversifiés.
Le flou plane déjà au niveau des machines à voter qu'on appelle actuellement Dispositifs électroniques de vote, dans l'une des communications du Président de la CENI Denis KADIMA " le vote de 2018 était semi- électronique , par contre en 2023 on va expérimenter le vote électronique" disait-il, ce qui porte à croire que les machines utilisées en 2018 seraient incompatibles au scrutin prévu en décembre 2023.
Cependant, à ce jour toutes les cargaisons qu'on montre dans les entrepôts de la CENI partout en RDC sont celles composées des machines utilisées en 2018 et là on parle que les nouvelles machines ne seraient qu'un complément à celles existantes ; l'on se demande si elles ont été conçues pour le même mode de vote ou aurons-nous à ce stade deux types de vote le 20 Décembre prochain ? ( Semi-ectronique et électronique).
Étant donné que la nouvelle commande traine dans le pays de fabrication à moins de 20 jours des élections, la faisabilité reste corrompue .
La dernière semaine de la campagne électorale pourrait être la plus décisive pour qu'une communication importante mais en tout cas bouleversante soit officiellement annoncée par la CENI.

L'opinion publique retiendra de ces lignes que le report des élections de décembre 2023 est un chemin de non retour et la suite le dira.

Mathias MAKOLOVERA
Politologue internationaliste, entrepreneur ,chercheur en Relations internationales et enseignant à l'université de Kalemie.